220 manifestants solidaires du « 48 »

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Environ 220 personnes se sont rassemblées devant la Mairie d’Angers pour protester contre l’expulsion sur ordre du Maire du squatt du 48 rue Lionnaise des demandeurs d’asile, Rroms et SDF et contre l’absence de toute véritable solution de relogement. Partie de la Mairie vers le château, après une halte à la préfecture, la manifestation a été violemment chargée par la police sous un prétexte futile. Au moins trois personnes ont été blessées, dont une à la tête au sang, et des dizaines gazées, dont des enfants.

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Devant la Mairie d’Angers

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Le rassemblement avait pourtant commencé de façon tout à fait ordinaire, même si l’indignation de beaucoup était perceptible. Le maire, ordonnateur de l’expulsion du jeudi 23 au matin (du « 48 », et le préfet, maître d’œuvre de la violente expulsion du jeudi 23 au soir (du « Quai »), n’ont toujours pas trouvé de solution de relogement acceptable et respectant la dignité des personnes.

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Rue St Aubin

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Après un court défilé boulevard Foch et une halte vers la préfecture, le cortège s’est dirigé vers le château. C’est à son voisinage qu’un incident mineur s’est produit. Quelques manifestants ont fait mine de taper sur le volets d’une habitation inoccupée (appartenant à la municipalité), mimant le début d’une occupation. Alors qu’à l’évidence cette action ne portait guère à d’autre conséquence que symbolique, la police a soudain chargé, sans aucune sommation, usant de la matraque et de gaz lacrymogènes, de surcroît sans aucun discernement puisque la plupart des personnes gazées, dont des enfants, n’avaient rien à voir avec l’incident rapporté plus haut.

Encore une fois, la paranoïa répressive de l’État se révèle au grand jour. Usage disproportionné de la force et mépris des personnes sont bien la marque de la politique sarkozyste. Le NPA 49 condamne ces nouvelles violences policières et son responsable direct : le préfet de Maine et Loire. Nous exigeons que des solutions soient très rapidement trouvées par la Mairie d’Angers et la Préfecture pour les anciens habitants du « 48 ». Il y a urgence !


-  Voir le >>journal du 25 avril<< de France 3, où la manifestation est relatée et la charge policière filmée.

-  Voir >>brève<< de Ouest-France sur la charge de la police.

-  Voir le petit >>article<< de Ouest-France sur le rassemblement de la veille devant la mairie et l’absence confirmée de solution de relogement pour les « ex » du « 48 ».

-  Voir le reportage de Angers 7 au début de son >>journal du 24 avril<< (relatant les évènements liés au « 48 » entre le 23 au matin et le 24 dans l’après-midi).


Dépêche AFP :

Angers : heurts entre policiers et manifestants après l’évacuation d’un squat

Le 25/04/2009 à 18:54

Plusieurs personnes ont été légèrement blessées dans une manifestation contre l’évacuation d’un squat de demandeurs d’asile qui a rassemblé environ 170 personnes et dégénéré en affrontements avec la police, samedi après-midi à Angers, a-t-on appris de sources concordantes.

Selon la police, un accrochage "un peu sévère" a fait cinq blessés légers, dont trois manifestants et deux policiers. Une vingtaine de fonctionnaires ont chargé des militants qui voulaient accrocher une banderole sur le château d’Angers, a-t-on précisé de même source.

Selon Rodolf Nettier, membre d’un collectif de soutien aux sans-papiers et présent à la manifestation, "les policiers ont chargé violemment au flash-ball et à coups de grenades lacrymogènes", alors que les manifestants s’approchaient d’une maison abandonnée en face du château pour en faire un nouveau lieu de squat.

Il a indiqué qu’un manifestant avait été atteint par un tir de flash-ball "à bout portant" et hospitalisé pour une "fracture ouverte à l’avant-bras". Un autre aurait eu le visage en sang après des coups de matraque, a-t-il ajouté, se disant surpris par la "violence" de l’intervention.

La manifestation était organisée par le comité de soutien aux sans papiers du Maine-et-Loire pour protester contre l’évacuation, jeudi soir par les forces de l’ordre, d’un squat qui était occupé depuis plusieurs mois par une soixantaine de personnes, dont une majorité de demandeurs d’asile ainsi que des Roms et des SDF.

L’évacuation faisait suite à une ordonnance d’expulsion prononcée le 16 janvier par le tribunal de grande instance d’Angers après une requête de la ville propriétaire de l’immeuble désaffecté. Selon la préfecture, des solutions d’hébergement ont été proposées à tous les occupants.

Ce squat était depuis plusieurs mois au coeur d’une polémique sur la saturation du dispositif d’accueil des demandeurs d’asile en Maine-et-Loire.

Selon l’association France Terre d’Asile, le nombre de demandes d’asile a plus que doublé depuis le mois de septembre dans le département, alors que le nombre de place d’accueil a lui diminué.

25 avril 2009, par NPA 49