NDDL : la justice de l’État français satisfait Vinci. Mais la lutte continue !

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Lundi 14 novembre : alors que l’avis de la rapporteure publique aurait dû être logiquement suivi, et les arrêtés dits "loi sur l’eau" et "espèces protégées" permettant le début des travaux à Notre-Dame-des-Landes abrogés, la cour administrative d’appel de Nantes a choisi le camp des bétonneurs et des destructeurs de notre environnement vital. Ce coup de force en dit long sur la réalité du droit dans l’État français, de même que la consultation sur l’aéroport du “Grand Ouest” (qui fut limitée à la seule Loire-Atlantique !) en disait long sur la conception des plus limitée de la démocratie qu’en ont les élus locaux, régionaux et nationaux. Néanmoins, la lutte politique contre le grand projet inutile (sauf à Vinci) et dangereux de NDDL va continuer !

Le camp des technocrates irresponsables PS et LR était inquiet depuis que les conclusions de la rapporteure publique avaient été rendues publiques, d’autant plus que les dernières études scientifiques sur la faisabilité des pistes d’aviation sur la zone humide de NDDL, au sol très instable, venait de démonter que le coût prévisible de la construction de l’aéroport serait beaucoup plus élevé qu’annoncé. Aujourd’hui, après que la cour d’appel de Nantes a rejeté les conclusions de la rapporteure, ce camp exulte. On retiendra notamment pour l’histoire :
-  le slogan très “hollandais” de Philippe Grosvalet, président PS du Conseil départemental de la Loire-Atlantique : “Les habitants [du 44 !] ont voté, la justice a tranché : les travaux, c’est maintenant ! [mais pas la transition écologique !]” ;
-  la justification platement légaliste et tautologique de M. Valls : “Ce jugement, intervenant après 168 décisions de justice favorables au projet, prouve une nouvelle fois que le projet est parfaitement légal et conforme aux réglementations en vigueur [il faudrait donc mettre les réglementations en conformité avec les impératifs écologiques !]”.
-  les nouveaux appels à la guerre civile du président de région, le LR, manif-pour-toussiste et “ancien” villiériste Bruno Retailleau : “Il appartient désormais au président de la République qui ne peut s’exonérer du choix des citoyens [du seul 44 !] et des décisions de justice [allant contre l’avis de la Rapporteure publique !], d’évacuer la Zad immédiatement [donc par la violence !] et de lancer, enfin, ce projet essentiel pour le Grand Ouest [où aucune consultation sur NDDL n’a été organisée !]”

Pour autant, au-delà de la bataille juridique que les opposants au projet d’aéroport regroupés dans l’ACIPA ont mené avec plus ou moins d’illusions sur les capacités de la justice à se montrer indépendante du pouvoir capitaliste (et qu’ils vont continuer à mener en déposant un recours, non suspensif, devant le Conseil d’État), la bataille politique contre le projet d’aéroport va se poursuivre. À l’heure où Donald Trump s’apprête à enterrer définitivement les très minimalistes engagements de la COP21, il nous faut dénoncer le symétrique acharnement des grands partis français pro-capitalistes, PS et LR, à servir les intérêts du BTP et des compagnies aériennes au détriment de la lutte contre le réchauffement climatique et pour la sauvegarde de la biodiversité. La solidarité avec les paysans et les Zadistes qui défendent le site de NDDL contre la rapacité mortifère de la multinationale Vinci est plus que jamais d’actualité. La lutte continue !

-  Lire également : Une décision qui n’entame en rien la légitimité de notre combat (Communiqué commun du mouvement anti-aéroport après la décision de la cour administrative d’appel de Nantes le 14 novembre 2016)

14 novembre 2016, par NPA 49