Toutes les informations sont concordantes : les massacres ont commencé dans Alep-Est. Ainsi des nouvelles alarmantes arrivent-elles de l’hôpital al-Hayat : on y tue des soignants et des malades. Des maisons brûlent aussi avec des personnes dedans... Mais, du gouvernement au PS et à la droite ultra de Fillon (pro-Poutine), le silence complice est de règle. À Angers, même si la presse locale préfère faire la une sur un chien assassiné plutôt que sur les massacres d’Alep (si loin, si loin...), la solidarité s’organise et un rassemblement aura lieu dimanche 18 décembre à 14h30 devant le théâtre Le Quai.
Toutes et tous, exigeons :
- l’arrêt immédiat de tous les bombardements et la levée des sièges des villes de Syrie ;
- une mobilisation internationale pour apporter une aide humanitaire massive aux populations ;
- Le départ de Syrie de toutes les armées et milices étrangères.
Alep-Est pousse à cet instant, peut-être, son dernier soupir. Les forces du régime et ses alliés avancent à grande vitesse sous un déluge de feu dans les derniers quartiers résistants d’Alep. Et on ne compte plus les civils morts ou blessés.
Comme à l’accoutumée, l’ONU exprime son « inquiétude », mais aucune réaction ni condamnation du Conseil de sécurité de l’ONU, qui n’est que le terrain de jeu des grandes puissances. Le quatrième véto russo-chinois a tout bonnement avorté une résolution d’aide aux populations d’Alep. Les autres puissances occidentales se bornent à exprimer leurs regrets et « inquiétude », mais n’agissent même pas dans le domaine humanitaire. Le peuple syrien, à Alep et ailleurs, peut continuer à mourir dans le silence général.
Depuis 2014, les USA ont fondé une coalition militaire contre Daesh pour intervenir en Syrie et en Irak. De son côté, la Russie intervient militairement en Syrie depuis 2015, aussi sous le prétexte de combattre l’État islamique. Pourtant, Daesh est toujours là, actif et offensif. En Irak, il a multiplié les contre-offensives autour de Mossoul (voir article en page 10). En Syrie, Daesh a pu investir le 11 décembre la ville de Palmyre, cela malgré la présence des forces russes. Ces dernières ont dû évacuer Palmyre juste avant l’entrée des combattants de Daesh dans la ville, selon les témoignages de proches du régime. Daesh a trouvé dans la ville des réserves d’armes les plus lourdes dont des armes anti-aériennes, selon les mêmes sources. Les officiels russes parlent d’une offensive d’environ 5 000 combattants de l’État islamique, qui ont pu occuper la ville en deux jours. Passés inaperçus dans le désert en arrivant de Deir ez-Zor à l’est et de Raqqa au nord. Ce retrait très rapide des forces du régime et des Russes de la ville de Palmyre peut être perçu comme une tentative pour détourner l’attention du massacre qui se déroule actuellement à Alep.
Au moment où ces lignes sont écrites, il reste 80 000 civils assiégés dans les deux derniers km2 restant « libres » à Alep. Les cris d’aide de cette population pour l’arrêt des bombardements barbares du régime trouvent bien peu d’écho dans le monde. Pour les accompagner, des manifestations ont eu lieu dans plusieurs villes ces derniers jours dans le monde. Mais la vérité choquante est que le peuple syrien dans sa lutte pour son émancipation n’a pas trouvé une solidarité internationale à la hauteur de ses sacrifices. Il reste seul devant l’enfer des armes d’un régime sanguinaire, et il montre un courage extraordinaire, de ses jeunes, des masses populaires révoltés, qui font face à la barbarie extrême du régime et de ses alliés.
Allié du régime de Bachar, le gouvernement iranien a exprimé sa joie à propos de « la libération d’Alep ». Le gouvernement turc de l’AKP d’Erdogan se contente de sa présence militaire au nord d’Alep suite à son accord avec Poutine, sans la moindre protestation contre le massacre d’Alep.
Dans le même temps, comme un symbole, ce dimanche 11 décembre, le penseur marxiste syrien Sadek al-Azem s’est éteint en exil, à Berlin. Celui qui a marqué des générations de militants de gauche a soutenu « la révolution » contre un régime tyrannique, car pour lui « c’est une révolution, quel que soit son état ce jour, ce n’est pas une guerre civile généralisée ».
« D’Alep, nous entendons le cri qui dit :
- Ne les réveillez pas, ils dorment tous,
- Ne dérangez pas nos gouvernants : mourez en silence,
- Ne croyez pas leurs mensonges ni leurs larmes,
- Depuis quand les statues pleurent-elles ?
- Mais le soleil de la liberté brillera… demain. »
Ghayath Naisse
- vendredi 19 avril : grève mondiale pour le climat à l’appel de Fridays for future (FFF)
- samedi 20 avril à 15h : rassemblement au Ralliement à Angers pour un cessez-le-feu immédiat et permanent dans la bande de Gaza à l’appel de AFPS49 et de 19 organisations (dont le NPA49).
- mardi 23 avril de 18h à 20h30 : conférence d’Arié Halimi autour de « l’État hors la loi », salle Pelloutier de la Bourse du travail d’Angers. Organisée par la LDH49.
- samedi 27 avril : Marche des fiertés LGBTI+ à Angers (11h village des fiertés ; 14h marche ; 16h DJ au village ; 18h Before à l’Entre 2 ; 23h Pride night au Chabada ; 5h After à La Cage). Voir Site de Quazar.
- mercredi 1er mai : journée internationale de lutte des travailleuses et travailleurs. Manifestations intersyndicales à 10h30 à Angers (pl. Imbach), Saumur (pl. Bilange), Cholet (pl. Travot) et Segré (pl. du port).
- samedi 8 juin : cyclo-manif contre la nouvelle zone Océane 3 - Angers/St Sylvain, à l’appel des Soulèvements de la terre-49
- Voir aussi Alter49.org, l’agenda alternatif 49, et Le Cercle 49.
La librairie sociale et militante Les Nuits bleues, 21 rue Maillé à Angers, avait organisé le 13 décembre une rencontre avec Frédéric Dabouis, auteur de « La Révolution comme horizon », dont nous avions publié une première interview ICI. L’enregistrement de cette rencontre consacrée à l’histoire du mouvement ouvrier angevin révolutionnaire entre 1914 (début de la guerre, de l’union sacrée et des premiers opposants à celles-ci) et 1923 (début de la stalinisation du PCF) vient d’être mise en ligne sur le site de la librairie (à la fin de l’article qui avait été rédigé pour la réunion). À vos écouteurs !
Deux textes publics explicitent la position unitaire et révolutionnaire du NPA pour les prochaines élections européennes :
- « Contre l’UE capitaliste et austéritaire, rassembler la gauche de combat ! » est une tribune du NPA publiée sur Mediapart et Regards, signée par Christine Poupin et Pauline Salingue, les deux porte-parole du NPA, Roseline Vachetta, qui fut députée européenne de la LCR aux côtés d’Alain Krivine, Olivier Besancenot et Philippe Poutou, anciens candidats LCR et NPA à l’élection présidentielle ;
- Le « Courrier public du NPA à La France insoumise concernant les élections européennes » est un courrier public adopté mercredi 3 janvier 2024 par le Conseil politique national, instance de direction du NPA.
Le coup d’État contre le gouvernement du président chilien Salvador Allende qui a eu lieu le 11 septembre 1973, a brutalement et violemment fermé la voie que plusieurs pays d’Amérique latine étaient en train de construire vers un État-providence et la souveraineté sur leurs ressources naturelles. Le Chili a préfiguré ce qui allait se passer dans le monde au cours des dix années suivantes : la contre-offensive de l’impérialisme, notamment étasunien, contre les politiques de redistribution des revenus, le développement industriel endogène et la construction de ce que l’on a appelé l’État-providence, explique Éric Toussaint, fondateur du Comité pour l’abolition des dettes illégitimes (www.cadtm.org) et membre du conseil scientifique de l’Association pour la Taxation des Transactions Financières (ATTAC) France. À lire ICI sur le site de la 4e Internationale.
« Hugo Blanco a donné l’exemple. » C’est ce qu’a écrit Che Guevara à propos de cette période de la vie de Blanco quand il était un organisateur central du mouvement pour la réforme agraire par le bas à La Convención et à Lares, au Pérou, entre 1958 et 1963. Hugo, qui fut membre de la Quatrième Internationale pendant des décennies (on le voit sur la photo avec Daniel Bensaïd en 1985), nous a quitté·e·s le 25 juin. Il fut un des premiers qui avaient compris l’importance de la lutte pour l’écosocialisme face à la catastrophe environnementale à laquelle nous sommes de plus en plus confronté·e·s, en soutenant notamment que, même si les communautés indigènes n’utilisent pas le terme écosocialisme, elles se battent pour l’écosocialisme depuis 500 ans. La Quatrième internationale salue sa mémoire : Angel Hugo Blanco Galdós Presente !.
Sieva “Esteban” Volkov nous a quitté·e·s le 16 juin. Celui qui, enfant, avait été témoin - et victime - de l’acharnement meurtrier de la bureaucratie stalinienne contre son grand-père, Léon Trotsky, et toute sa famille est décédé dans son pays d’adoption, le Mexique, à l’âge de 97 ans. C’est un des derniers témoins de la catastrophe qu’a constitué la contre-révolution stalinienne - mais aussi de l’espoir porté par la résistance à celle-ci - qui disparaît. La Quatrième Internationale lui rend hommage sur son site : « En l’honneur d’Esteban Volkov (1926-2023) : Vive la mémoire de Léon Trotsky et la lutte de l’opposition de gauche contre le capitalisme et le stalinisme ! »