Votons pour l’un d’entre nous : Philippe Poutou !

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Dans une campagne instable et imprévisible, chaque semaine apporte son lot de nouvelles affaires. Et aucun candidat « nanti-système » se prétendant « anti-système » ne semble épargné...

F. Fillon s’est-il senti moins seul lorsque les embauches des filles du ministre de l’Intérieur Bruno Le Roux ont été révélées ? Soudain, il n’apparaissait plus le seul à avoir fait travailler sa famille proche pour des salaires mirobolants. Tout du moins, il n’était publiquement plus le seul ! En effet, alors qu’il était député, le ci-devant ministre avait embauché comme assistantes parlementaires ses filles âgées de 15 et 16 ans pour la modique somme de 55.000 euros... Or, celles-ci étaient alors soit en Belgique soit en cours.

Mais ils ne sont pas les seuls, à commencer par M. Le Pen, qui n’a de cesse de dénoncer l’« UMPS  » pour prouver qu’elle est « hors système », est embourbée dans des déboires judiciaires et doit faire face à des accusations de corruption généralisée, sans oublier les emplois fictifs d’assistants de députés européens du FN. Cerise sur le gâteau, sa rencontre officielle avec Poutine le 24 mars dernier, a remis sur le devant de la scène l’ingérence de la Russie dans la campagne du FN qui a profité, rappelons-le, de deux prêts russes en 2014. Et Macron lui-même, l’innocent chevalier blanc, n’est pas bien transparent concernant son patrimoine…

Ces politiciens professionnels ont tous la même logique  : profiter du système et des privilèges qu’ils peuvent s’offrir à eux-mêmes ou à leurs proches. Sur ce point également, il y a urgence à en finir avec ce système, avec leur pseudo-démocratie...

Leur «  démocratie  » et la nôtre

On le voit chaque jour, leur système politique n’a rien de démocratique  : les partis politiques institutionnels sont interchangeables, et les politiciens n’aspirent qu’aux postes de gestion des affaires de la grande bourgeoisie. Le président est élu tous les cinq ans... et, une fois élu, il est irresponsable et peut sans problème n’honorer aucune promesse électorale, voire faire l’inverse...

Les députés sortent des grandes écoles de l’administration, ou sont avocatEs ou médecins, quand ils ne sont pas directement des hommes d’affaires, comme la dynastie des Dassault. Ces députés sont des hommes à 74 % et « blancs » à 98 %. Ils sont eux aussi inamovibles pour cinq ans, touchent des revenus mirobolants. Ils ne nous ­représentent en rien.

Lorsque certains d’entre eux ont des scrupules à voter des mesures trop impopulaires, le président de la République et le Premier ministre ont dans leur arsenal un article, le 49.3, pour clouer le bec à la chambre des députés. Une belle caricature de « démocratie » dont nous avons eu l’exemple avec la loi Macron (à trois reprises) et au printemps dernier avec la loi El Khomri.

Dans cette campagne, Philippe Poutou défend des exigences démocratiques élémentaires  : suppression de la présidence de la République et de ses pouvoirs exorbitants, suppression du Sénat (cette assemblée de notables élus par les notables), proportionnelle intégrale, droit de vote à toutes les élections pour les résidentEs étrangerEs, interdiction du cumul des mandats et de plus de deux mandats consécutifs dans la même fonction, indemnité correspondant au salaire moyen d’un ouvrier ou d’un employé... Et pour commencer à mettre en œuvre ces mesures, une exigence démocratique élémentaire est de commencer par mettre à bas cette 5e République.

Représentons-nous nous-mêmes  !

Licenciements, organisation du travail dans les entreprises et les services, destruction des services publics de santé, d’éducation, de transports, nucléaire, grands projets destructeurs comme le barrage de Sivens ou l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes... Nous n’avons le contrôle de rien, nous ne décidons de rien... mais nous subissons lourdement les conséquences de décisions que nous imposent ceux qui ont réellement le pouvoir : les dirigeants des grands groupes capitalistes et des banques qui échappent à tout contrôle public.

Dès lors, il n’y a pas de demi-­mesures possibles. Si nous voulons réellement changer nos conditions de vie quotidiennes, nous devons confisquer à ces quelques dizaines de milliers de profiteurs le contrôle du pays et de nos vies. Exproprier les banques qui ont aujourd’hui le pouvoir d’immobiliser et de mobiliser toutes les ressources financières qui, au bout du compte, sont le produit de notre travail. Instaurer un monopole bancaire, public et transparent, contrôlé en permanence. Exproprier les grands groupes capitalistes qui nous imposent leur productivisme destructeur. C’est à la population elle-même de contrôler et de décider des grands choix de production, en fonction de nos besoins réels et en préservant l’environnement et les conditions de vie des générations futures.

Les propositions que nous faisons ne seront mises en œuvre que si nous prenons nous-mêmes nos affaires en main, en cessant d’être bâillonnés par ces professionnels de la politique, étrangers au monde du travail mais habiles pour tenter de récupérer nos voix et parler en notre nom. C’est à nous, les exploitéEs, de nous représenter nous-mêmes. C’est tout le sens de la candidature de Philippe Poutou.

29 mars 2017, par NPA 49