Angers/8 décembre : justices sociale et climatique, même combat !

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C’est bien plus d’un millier de personnes (1500 selon la presse), dont une centaine en gilets jaunes, qui ont manifesté bruyamment à Angers le 8 décembre pour « changer le système, pas le climat ». Ce fut une démonstration particulièrement dynamique et détonante dans le centre-ville des chalets de Noël et de la surconsommation... Parallèlement, plusieurs centaines de gilets jaunes en lutte ont ciblé les lieux de pouvoir : préfecture ou hôtel de ville, sans incidents. Cette journée de mobilisation sociale et écologique a été un plein succès à Angers !

Alors qu’environ 700 à 800 “Gilets jaunes en lutte” étaient déjà partis en manifestation, le début du rassemblement pour le climat fut marqué par la prise de parole des associations et en particulier d’ATTAC, qui reprit largement les thématiques de l’appel “Justice sociale, justice climatique : c’est un changement de cap qu’il faut imposer” soutenu par la gauche de transformation sociale et écologique. Ainsi le slogan de la manifestation “changer le système, pas le climat” a-t-il pu s’imposer d’emblée. Le 4-pages du NPA “Notre planète, nos vies, la vie, valent plus que leurs profits  !” a pu être diffusé à ce moment-là ; il fut reçu très positivement par la plupart des manifestant.e.s (d’autres militant.e.s politiques étaient là : Générations, EELV, PCF unitaires, mais les organisations politiques étaient finalement peu représentées).

Puis vint le départ vers la place du Ralliement, en passant devant la Société générale rue d’Alsace -banque financeuse du gaz de schiste au Texas et huée en conséquence- avant la rue Lenepveu. Tout cela avec force slogans au milieu des... Chalets de Noël ! La jonction avec les gilets jaunes faillit se faire place du Ralliement mais, si elle échoua finalement, il est notable que la marche pour le climat n’opposait pas comme Macron “fin de mois” et “fin du monde”. Au contraire, elle insistait partout sur le lien à faire entre justice sociale et justice climatique. Aucune hostilité ne se manifesta non plus du côté des gilets jaunes. Si la convergence des luttes reste largement à construire, elle n’apparaît plus impossible. Continuons !

Et tandis que la marche finit par se disperser, les gilets jaunes continuaient à faire le “siège” de l’hôtel de ville aux cris de “Macron démission !”

Communiqué de presse du NPA (national)

La répression intense n’a pas empêché la mobilisation.

Macron doit céder !

Ces derniers jours, le pouvoir avait cherché à faire monter chez touTEs un sentiment de panique, parlant de « volonté de tuer », par crainte d’avoir à affronter aujourd’hui une nouvelle journée de forte mobilisation. Il avait même interdit certaines manifestations, comme la marche pour la justice climatique de Rouen. Peine perdue, malgré une répression que l’on a jamais connue, le mouvement des gilets jaunes a pour cette quatrième journée traversé une nouvelle fois tout le pays.

125 000 personnes, chiffres officiels donc certainement bien plus, ont bloqué les routes et manifesté dans tous le pays, quelquefois en convergence avec les marches pour la justice climatique. Celles-ci ont aussi réunis des dizaines de milliers de manifestantEs, comme à Paris où la marche a réuni 25 000 personnes. Le mouvement est massif, puissant, signe que les premières annonces du gouvernement en début de semaine ne suffisent pas à éteindre la colère.

Des affrontements avec les forces de répression ont eu lieu : à Paris, mais aussi à Bordeaux, Toulouse ou Marseille. De cette situation marquée par de fortes violences (à cette heure, une soixantaine de manifestantEs blessés pris en charge par les hôpitaux parisiens), le gouvernement porte la seule responsabilité, lui qui n’a comme seule réponse depuis le début du mouvement que la fuite en avant répressive : aujourd’hui, près de 1400 interpellations, dont un millier de gardes à vue, essentiellement à Paris.

Après cet « Acte IV », bien des manifestantEs se sont déjà souhaités « à la semaine prochaine ! ». Le mouvement des gilets jaunes n’est pas près de s’arrêter, pas plus que celui de la jeunesse fortement présente dans les manifestations de ce week-end, après une semaine de mobilisation et de répression. Ces prochains jours, pour répondre à l’urgence sociale, démocratique et écologique, tous les mécontentements doivent converger. L’heure est à la mobilisation générale avec les gilets jaunes : mouvement syndical, jeunesse en lutte contre la sélection, quartiers populaires… C’est tout le blocage du pays, notamment par la grève, qui est plus que jamais nécessaire contre un gouvernement qui ne répond que par la violence et l’humiliation.

Face à ce mouvement profond contre la vie chère, Macron doit céder : mettre fin aux taxes injustes, faire payer les riches, augmenter les salaires et les revenus. Au soir de cette nouvelle journée de mobilisation qui consacre le fait que Macron et sa politique sont illégitimes, nous pouvons le faire reculer.

Montreuil le samedi 8 décembre

8 décembre 2018, par NPA 49