Ce mardi 2 avril, une grève était appelée dans les collèges contre les groupes de niveau et le tri social sélectif voulu par le gouvernement des riches. À Angers, après une AG à 9h à la Bourse du travail, une grosse centaine d’enseignant·e·s s’est rassemblée à 11h au Ralliement à l’appel de l’Intersyndicale. Prochaine échéance : jeudi 4 avril pour une journée « Collèges morts » autour des enseignant·e·s et parent·e·s d’élèves mobilisé·e·s.
Il n’a échappé à personne que cette réforme portée par Gabriel Attal a fait l’unanimité du monde de l’éducation, personnels (y compris de direction), chercheurs et chercheuses en sciences de l’éducation, fédérations de parents d’élèves.
Prendre nos responsabilités : bloquer la mise en application du « choc des savoirs »
Peu importent les exemples du monde entier, l’expérience du terrain, la réflexion sociologique ou la défense de principes de solidarité, Attal et son gouvernement ont raison envers et contre tout. Les décrets de mise en œuvre de cet imbroglio, mélange de pragmatisme (masquer les coupes budgétaires dans un service public vital) et d’idéologie pure (maximiser la machine de tri social qui doit former d’une part des élites et d’autre part des exécutant·e·s dociles) ont donc été publiés en catimini le dimanche 17 mars. Il reste maintenant à en bloquer la mise en application, et comme d’habitude c’est sur celles et ceux qui sont sur le terrain qu’en retombe la charge. Et ce n’est qu’exercer notre sens des responsabilités. La preuve, l’enseignement privé a déjà fait savoir qu’il ne mettrait pas forcément en œuvre le « choc des savoirs », mais il est vrai que le tri social y est déjà largement pratiqué au nom de la « liberté d’enseignement » payée par les fonds publics.
Un effet sur l’ensemble du parcours scolaire
Avec ce « choc des savoirs », ce ne sont pas seulement les horaires et l’organisation des collèges qui vont être impactés mais aussi tout le système éducatif : renforcement du système d’évaluations obligatoires et liquidation de la liberté pédagogique à l’école primaire, incitation aux professeur·e·s des écoles d’intervenir au collège sur les groupes de niveaux alors qu’il manque d’enseignant·e·s dans les écoles, retraits d’heures et de postes en lycées, cursus séparés en lycée pour les élèves n’ayant pas le brevet des collèges. Sans compter les effets psychologiques des quatre années de formatage et ségrégation entre « faibles », « moyens » et « bons » sur les enfants et la mise sous pression des parents qui se répercuteront immanquablement sur l’ensemble du système scolaire, et en premier lieu sur celles et ceux qui y travaillent.
Reconduire et gagner
Alors que le gouvernement allume tous les contrefeux possibles (piratages des espaces numériques de travail, campagne sur les « atteintes à la laïcité » avec en point d’orgue le soutien au proviseur de Ravel et les poursuites judiciaires contre une élève), alimentant délibérément l’islamophobie, il est vital d’imposer la visibilité du refus absolu de mettre en œuvre ce « choc des savoirs ». Les initiatives se multiplient dans les départements : enseignant·e·s en coordination avec les parents organisent des opérations écoles mortes, expliquent inlassablement les conséquences immédiates dans l’organisation des collèges et les effets à plus long terme pour les enfants. Des actions dans les localités et les quartiers, des appels à la reconduction de la grève après le 2 avril émergent. La construction de ces solidarités, expression du besoin d’un autre projet pour l’école et les enfants, doit être relayée par la construction d’initiatives nationales par l’intersyndicale, en s’inspirant de la mobilisation qui se poursuit dans le 93.
Commission éducation nationale du NPA
- samedi 4 mai à 15h : manifestation pour un cessez-le-feu à Gaza à l’appel de l’AFPS49 et d’un collectif d’organisations (dont le NPA49). Place du Ralliement à Angers.
- jeudi 16 mai de 18h à 22h : “Conférence Culture de guerre ou culture de paix ?” organisée par Société des Lectrices et Lecteurs de
L’Humanité, CGT, Mouvement de la Paix, Espaces Marx Anjou, Libre Pensée, Attac, FSU, MNLE. Bourse du Travail d’Angers (Pelloutier).
- samedi 8 juin : cyclo-manif contre la nouvelle zone Océane 3 - Angers/St Sylvain, à l’appel des Soulèvements de la terre-49
- Voir aussi Alter49.org, l’agenda alternatif 49, et Le Cercle 49.
Après la censure liberticide par la nouvelle présidente de l’Université d’Angers de la conférence que devait donner au Qu4tre (centre culturel de l’Université d’Angers) l’historienne Ludivine Bantigny (lire ICI), celle-là a dû se tenir dans deux salles communicantes de la Bourse du travail d’Angers. Tout le monde n’a pas pu rentrer ! Nul doute que le scandale de l’interdiction a favorisé cette affluence. Pour autant, la gravité du sujet de la conférence, la montée du fascisme dans un cadre d’ensauvagement du capitalisme et de son personnel politique, les moyens d’y résister et de construire un autre monde à partir d’une démocratie radicale, suffisait à l’expliquer. Contre le fascisme, unissons-nous !
Vendredi 8 mars 2024, la journée internationale pour les droits des femmes a été célébrée à Angers par plusieurs initiatives militantes. La CGT avait fait son propre village féministe, rue Lenepveu de 12h à 14h. Le collectif du 8 mars qui regroupe le Planning familial, le collectif Lucioles, Aides, Les Collages féministes, Youth for climate, Attac et les syndicats FSU et Solidaires, organisait une Fête foraine féministe au Ralliement à partir de 15h40 (début de la grève féministe) et une manifestation à 18h, après une prestation de la chorale féministe. Le temps n’était malheureusement pas de la partie mais ce sont néanmoins près de 500 personnes qui ont ensuite défilé sous la pluie, notamment pour se réjouir de la constitutionnalisation du droit à l’IVG (mais surtout pour exiger que ce droit théorique le soit en pratique), contre les violences générées par l’idéologie patriarcale et pour l’égalité salariale.
Visiblement furieuse après la constitutionnalisation le 4 mars de « la liberté garantie à la femme d’avoir recours à une IVG », la radio catholique RCF-Anjou remet le couvert contre le droit des femmes à disposer de leur propre corps. Après les chroniques ineptes du doyen de théologie de l’UCO (cf. celle du 24/01) et de divers intervenants, c’est à « Alliance VITA » que RCF donne la parole le 5 mars, dès le lendemain du vote (voir ici). Cette association intégriste a été fondée en 1993 par Christine Boutin et une de ses figures de proue est Tugdual Derville. Elle assimile foetus et nouveaux-nés pour justifier son discours anti-IVG agressif et s’oppose activement au mariage homosexuel et à la PMA. On se rappelle aussi qu’en défense de « La Manif pour Tous » Derville avait été invité par l’UCO et qu’à cette occasion ses gros bras avaient molesté des étudiant·e·s contestataires... Rien de bien « modéré », donc, mais cela ne décourage pas RCF. Dernièrement, le 21/02, la radio donnait également la parole à la zemmourienne Marion Maréchal-Le Pen pour dénoncer les prises de position humanistes du pape sur l’immigration. L’extrême droite angevine s’infiltre décidément partout... Vigilance !
À lire : le mouvement de solidarité belge avec l’Ukraine vient de publier une importante interview de l’Atelier féministe ukrainien dans laquelle Alla et Yarina donnent leur point de vue sur
- La situation en Ukraine
- Le féminisme ukrainien
- La Russie et son opposition, notamment sur les féministes russes
- Leurs perspectives
Contre la “Nouvelle Océane” - récemment rebaptisée “Océane 3” par Angers Loire Métropole (ALM) pour relativiser l’importance de cette nouvelle “zone d’activités” qui conduirait à une nouvelle artificialisation des sols en bordure d’Angers, à Verrières-en-Anjou - une pétition vient d’être mise en ligne : STOP Océane 3 : NON à l’extension d’une zone d’activités au nord d’Angers. Le Collectif Stop Océane 3 y développe les raisons pour lesquelles il faut s’opposer à ce projet productiviste et écocide initié par Christophe Béchu et porté par ALM. Le NPA49 soutient cette démarche et appelle à signer et à faire signer massivement cette pétition.